L’ordre religieux de Fontevrault eut pour berceau le monastère de Fontevrault (Maine et Loire) fondé par le bénédictin Robert d’Arbrissel.
Son zèle pour la réforme du clergé souleva contre lui des haines implacables, qui l’obligea à se retirer. Il s’enfonça dans la forêt de Craon et fonda l’abbaye de Roë. Le pape Urbain II, qui séjournait en Anjou, le fit prêcher en sa présence et décida de lui donner les pouvoirs d’annoncer en tous lieux la parole divine.
Parcourant la région, R. d’Arbrissel souleva l’enthousiasme des foules et beaucoup d’hommes et de femmes le suivirent menant une vie religieuse dans les conditions prescrites, au jour le jour, par Robert. Un de ses disciples, Vital de Martain, emmena les hommes, Robert conserva les femmes et s’établit à Fontevrault vers 1099.
La première communauté se composait d’hommes et de femmes.
Recherchant un symbole évangélique, Robert donna à ces dernières la suprématie sur les religieux : La soumission des moines à une Abbesse devait rappeler celle des apôtres à la Vierge Marie.
Moines et Moniales habitaient des monastères séparés et suivaient dans les grandes lignes la règle de Saint Benoit, modifiée et complétée par les prescriptions de R. d’Arbrissel. Il confia à deux femmes, fidèles disciples, le soin de veiller à l’organisation du Monastère, lui même continuant à parcourir le diocèse et à opérer des conversions extraordinaires.
Robert fonda de nouveaux monastères qu’il peuplait de ses religieuses et qui recevaient le titre de Prieuré. Robert d’Arbrissel mourut en 1117.
Ces Prieurés restaient sous l’entière dépendance de Fontevrault, dont l’abbesse était le chef unique. L’ordre fonda de nombreux Prieurés en France et en Angleterre, ce qui explique que Henri II, roi d’Angleterre, Eléonore d’Aquitaine et Richard, Cœur de Lion y furent enterrés.
La famille de France fournit à cet ordre plusieurs Abbesses.
D’après le «Recueil historique des archevêchés, abbayes et prieurés de France» par Dom Beaunier et les bénédictins de Ligugé 1906.